mardi 22 décembre 2009

la broderie alsacienne .....copillage

Y en a qui ferait bien de méditer la broderie du 16 Novembre !



comme on le voit en agrandissant : broderie engadine Musée de St Moritz (CH) (cliquez sur l'image pour l'agrandir) regardez aussi sur ( la visite de GiGi ve 18/12)

2 commentaires:

brodalsace a dit…

Je me permet d'apporter quelques précisions à des interrogations suscitées par la "Broderie Alsacienne".Il est clair que la broderie alsacienne, la "broderie folklorique" telle que nous la connaissons actuellement n'est apparue dans notre région que vers la fin du 19eme , son essor s'est surtout fait au début du 20eme....et connait toujours un succès certain jusqu'à nos jours.Avant cette période la broderie au point de tige conçernait surtout des broderies à destination religieuse, vestimentaire, ou d'apparat (étendards militaires ou corporatifs entre autres).Il faut souligner que la broderie est une "vieille hitoire", la plus ancienne pièce brodée a été découverte dans la tombe du pharaon Thoutmosis 1er(1600ans avant JC)....En ce qui concerne la broderie au point de croix en général, et en particulier les essuie-mains de parade,ou torchons et coussins d'apparat et de baptême, les marquettes, marquoirs ou sampler, il est clair que l'Alsace n'est pas le berceau de la "Bauernstickerei", mais elle a très largement contribué à son rayonnement.Tout semble partir de la Renaissance dès le XIV ème Scle en Italie, cette mode s'est propagée par la suite à travers toute l'Europe, des plaines d'Ukraine -(où les essuie-mains de parade sont considérés comme objet rituel, encore de nos jours les mariés se mettent sur un essuie-mains richement brodé pour s'échanger les anneaux )-jusqu'aux rives de la mer Baltique....et au-delà -(la reine Marie Stuart a, pendant ses 18 ans de captivité brodé un nb considérable de torchons d'apparat dont certains sont exposés au British Muséum.La France a été "atteinte" par ce phénomène de broderie -(entre autres nouveautés)-vers le milieu du XVIème Scle.Les motifs brodés étaient le plus souvent des scènes bibliques (par ex Jonas et Chaleb), religieuses (agneau pascal, calvaire ect) païens, ou "copiés" sur des soieries et tapis provenant des pays de l'Orient -(il est à noter que des frises (Borte) comme le "chien courant" (Laufende Hund) ou le "noeud" (Knote), symbole de l'union par excellence, sont directement inspirées par les frises qui bordent les mosaïques gréco-romaines ,et qu'on retrouve souvent, du moins pour le "chien courant", sur les poteries Alsaciennes, à noter également que dans la "frénésie"de broder des "nouveautés" les brodeuses ont souvent brodé des motifs jusqu'alors inconnus en France (la tulipe par ex qui n'est arrivée dans notre pays que vers 1600...)Tous ces motifs ont été regroupés par des imprimeurs dans des "Musterbuscher" ou livres de modèles, le plus ancien de ces ouvrages connu est dû à Schönsperger et a été édité en 1523 à Augsbourg, mais la maison la plus connue en ce domaine était Sibmacher de Nuremberg qui, à partir de 1597 et pendant presque 200ans ,réeditera constament des exemplaires.Il semble que dans le domaine de l'imprimerie ces livres de modèles ont été, après la bible,l'un des plus fort tirage de l'époque.N'oublions pas Bidermeier auquel nous devons le style "romantique" (temple d'amour, maïkrug, moulin, petits animeaux de compagnie ect).....et Bernard JOBIN (enfin un Alsacien...)imprimeur Strasbourgeois qui, vers 1596, a publié un livre de modèles (actuellement, aussi, au Brtish Muséum )Fait rarissime, le 14 octobre 2000, un "livre de modèles" de Johann Carolis (1607) est mis en vente aux enchères à Entzheim,j'ai eu à cette occasion le bonheur et le privilège de feuilleter cet ouvrage unique, grande fut ma stupéfaction en découvrant les modèles, à majorité des frises, que j'ai pu identifier et comparer à des frises réalisées sur des broderies "locales" de la 1ere moitié du 19ème Scle et figurant également dans des ouvrages de ma collection personnelle, ouvrages édités en très grand nombre.

junisev a dit…

Malheureusement le prix exhorbitant, mais justifié de cette rareté (26000F) ne m'a pas permis de l'acquérir....N'oublions pas non plus Holbein le Jeune auquel nous devons le "holbein Stich".(Je tiens également à préciser que ,contrairement à la "frénésie" des "coeurs" comme motif de broderie que l'on brode actuellement sous toutes les formes et variantes, je n'ai pas souvenance avoir remarqué dans les documents anciens, brodés ou imprimés,ce genre de motif.) Les "modèles" ont donc circulés dans toute l'Europe au gré des invasions,-(à ce propos, nous devons "notre" rouge alsacien, col 321, aux Turcs....car à l'origine ce rouge s'appelait le "rouge Turc" (Türkich Rot)-des guerres, des migrations, surtout l'immigration vers 1650 des Suisses, des Allemands,des Autrichiens, des Savoyards, qui apportèrent dans leurs bagages leur "doigté " et leurs connaissances en la matière, vers 1671 les mennonites de Bern migrent, surtout dans le Sundgau, pour plus tard aller vers les USA où sont visibles des pièces brodées exceptionnelles (Salt Lake City)Je termine par quelques remarques sur la polémique de "l'arbre du paradis", ou l'arbre de la connaissance (cité dans TOUTES les croyances religieuses, sans exception) ou l'arbre de vie qui n'en est qu'une des innombrables variante; j'ai eu l'occasion de "voir", il y a plus de 30 ans,chez une dame dans un petit village d'Alsace Bossue un exemplaire de ce fameux arbre du paradis, broderie complètement déteinte..., je l'ai pris en photo pour une exploitation ultérieure, cet arbre du paradis était flanqué de part et d'autre de 2 femmes en "orante" (!) Adam et Eve j'aurai compris mais là....Par la suite j'ai eu l'occasion de voir et de découvrir( y compris dans des éditions de DMC) une quantité impressionnante de ce fameux modèle: à 2 paons, à 6paons, flanqué de licorne ou de cerfs ou de coqs, avec ou sans raisins ect ect...Il semble que ce modèle ,très prisé, ai été moulte fois copié, arrangé, transformé au gré des fantaisies des brodeuses...mais ils sont tous superbes.Par la même occasion cette grand-mère m'a également montré 2 essuie-mains de parade datés de 1821, aux motifs strictement identiques mais , semble-il,brodés par 2 brodeuses au talent différent, cette dame m'a affirmé que c'étaient des "bett Pfoste Behenge" qui étaient accrochés de part et d'autre du lit alcove, comme quoi, suivant les contrées les dénominations peuvent changer mais les symboliques restent les mêmes.Pour conclure, c'est vrai que l'Alsace n'a pas découvert ce genre de broderie, mais elle a très largement contribué à son rayonnement et à la création de nouveaux modèles( j'ai dans ma collection de "türzwele" locaux des motifs brodés que je n'ai jamais retrouvé dans aucun ouvrage publié à ce jour) p.Ober